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Cap-hornier, pilote de dirigeable

Pilote de dirigeable de la Marine avec le numéro 18 pendant la Grande Guerre, Yves Angot avait déjà connu le cap Horn et la marine marchande. Il a posé son sac à 32 ans pour se consacrer à la peinture, entre Paris et Amboise où il est décédé en 1973.

Il y a, dans les réserves du Musée de l’air et de l’espace, au Bourget, une nacelle en cours de rénovation. Cette nacelle était exposée lorsque le musée se trouvait encore à Meudon. Elle provient d’un dirigeable à armature souple, un SSZ. Soixante dix-sept ont été construits. Deux ont été vendus aux États-Unis (les n° 23 et 24). La France en a possédé deux – les 21 et 22, fabriqués à Wormwood Scrubs, à l’ouest de Londres – utilisés par la Marine nationale pour repérer les sous-marins allemands dans la Manche. En 1971, le colonel Jacques Rougevin-Baville, conservateur du musée, cherchait des tableaux de dirigeables de la marine. Un de ses amis, Bourdariat, avait ainsi contacté un de ses proches, Yves Angot, peintre et marin, ancré depuis près de quarante ans sur les bords de Loire, à Amboise. Ce que Yves Angot ignorait, c’est qu’il avait rendez-vous avec son passé. Il avait été pilote du même dirigeable, le SSZ 22. Quelle vie ! Ou plutôt quelles vies ! Yves Angot est né à Saint-Cast, dans les Côtes-du-Nord, le 7 mai 1893, mi-breton, mi-normand (issu d’une famille d’armateurs de Dieppe). Il a 17 ans lorsqu’il embarque, comme novice sur le paquebot Amazone. Après ce premier départ qui dure cinq mois, Yves Angot prend la direction des bancs de l’école de navigation de Bordeaux, ville où son père était officier des douanes. Premier acte donc : les paquebots. Il est matelot timonier sur le Magellan, 3e lieutenant sur le Cambodge, puis timonier sur l’Atlantique après un séjour à Saint-Malo, à l’école des Messageries Maritimes. N’allez pas imaginer que ces paquebots étaient destinés à la croisière. Depuis Bordeaux, ces navires assuraient le passage des émigrants vers l’Amérique du Sud.

Danzig